Sète … à savoir
Elections régionales 2021 Pour une « Nouvelle donne pour le TER »
A l’approche des élections régionales, dont les transports seront un des enjeux majeurs, la FNAUT, la FUB et l’UFC-Que Choisir, promotrices des transports durables, dévoilent aujourd’hui une étude inquiétante sur la qualité de service des TER et formulent dix propositions concrètes pour changer de braquet. Alors que la fiabilité réelle des trains régionaux dépasse à peine les 80 %, le sursaut doit venir d’une amélioration de la qualité de service et d’une meilleure interopérabilité avec le vélo. Les trois associations appellent les candidats de toutes les régions à s’engager résolument pour une « nouvelle donne » du TER.
La dynamique cassée des trains régionaux
Les élections régionales des 20 et 27 juin prochains sont l’occasion d’interroger la pertinence et l’efficacité des politiques de transport menées par chaque région. Depuis 2002 en effet, les Conseils régionaux, autorités organisatrices des transports, détiennent la compétence d’organiser les Trains express régionaux (TER). Ce sont donc les Régions qui décident de l’étendue de l’offre (lignes desservies, fréquence), de la politique tarifaire et qui financent le TER (4,8 milliards d’euros par an).
Près de vingt ans après cette « régionalisation » du TER, un bilan peut être tiré, qui laisse apparaître une tendance préoccupante. Après avoir connu une « décennie dorée » (2002-2012), où renouvellement du matériel roulant et augmentation des fréquences ont fait bondir la fréquentation (+ 55 %), celle-ci stagne depuis lors. Si les causes sont nécessairement multiples (évolution du prix du carburant, grèves plus ou moins fortes selon les années, développement du co-voiturage et des « cars Macron »), les lacunes en termes de qualité de service apparaissent comme une explication majeure de ce plafond de verre.
La qualité du service, le point noir persistant
C’est en premier lieu la fiabilité du service qui est à la traîne. Ainsi, en 2019, près d’un TER sur dix n’a pas pris le départ (9,7 %). Et pour ceux qui ont roulé, le taux de retard atteint 10 %. Au total, le taux de fiabilité réelle des TER français(1) n’a été en 2019 que de 81,3 %, ce qui signifie qu’un abonné effectuant un aller/retour par jour subira en moyenne deux retards ou annulations par semaine ! La France est d’ailleurs en wagon de queue dans le paysage européen. Les TER autrichiens, néerlandais ou allemands sont deux fois moins souvent en retard qu’en France. En outre, l’intermodalité, particulièrement entre le vélo et le train, est toujours aussi difficile, du fait par exemple de difficultés de stationnement en gare ou de la faible capacité d’emport de vélo dans les trains.
Rien d’étonnant à ces piètres performances, dans la mesure où la SNCF n’est soumise qu’à peu de contraintes de la part des Conseils régionaux. Ainsi, alors qu’il est indispensable que les retards et les annulations « coûtent » à l’entreprise pour la pousser à améliorer son service, les pénalités et malus en cas de perturbations sont inférieures à 1 % de la subvention reçue chaque année par la SNCF au niveau national. Enfin, les usagers n’ont le plus souvent que leurs yeux pour pleurer devant les problèmes de fiabilité, rares étant les régions à avoir mis en place un dispositif satisfaisant de dédommagement des abonnés au TER en cas de service dégradé
Nos propositions pour une « nouvelle donne » du TER
Le TER, et sa combinaison avec le vélo, est une solution indispensable à une mobilité durable, sobre et économique pour les usagers. C’est pourquoi nos associations appellent à une « nouvelle donne » du TER, qui doit viser à augmenter de 50 % la fréquentation d’ici à 2030, alors qu’elle stagne depuis près de dix ans. A l’échelle du pays, cela permettrait d’économiser près d’un million de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des émissions liées au transport de près d’un demi-million de Français. Cinq conditions doivent selon nous être réunies pour cela, et pour lesquelles nous formulons dix propositions concrètes :
- Améliorer enfin la fiabilité des TER, pour en faire une solution crédible pour les utilisateurs quotidiens ;
- Faciliter, à tous niveaux, l’intermodalité entre le vélo et les trains régionaux, pour permettre des trajets écologiques de bout en bout ;
- Rendre plus justes les abonnements, pour tenir compte de la qualité de service et des événements imprévus ;
- Améliorer l’articulation pratique entre trains régionaux et trains grandes lignes, pour favoriser le report d’un mode sur l’autre ;
- Mieux associer les représentants d’usagers aux décisions structurantes en matière de transport, pour assurer une bonne prise en compte de leurs attentes.
Résolues à relancer par la qualité la fréquentation des trains régionaux, la FNAUT, la FUB et l’UFC-Que Choisir, par l’intermédiaire de leurs échelons locaux et régionaux, appellent les candidats aux élections régionales à s’engager à mettre en œuvre dix demandes concrètes pour une « nouvelle donne » du TER dans leur région.
Notes
(1) Entendu comme la part des TER qui ont circulé et sont arrivés avec moins de 5 minutes de retard. Source des données : Autorité de régulation des transports
SETE … à savoir
Neutralité carbone à l’horizon 2050
La quasi-totalité des scénarios proposés pour la transition énergétique fait l’hypothèse d’une très forte croissance de la demande d’électricité d’ici 2050 afin d’atteindre l’objectif de la neutralité carbone à cet horizon, c’est en particulier celui que s’est fixé la France. Il est utile de faire le point sur la feuille de route pour y parvenir.
UFC-Que choisir SETE-Bassin de Thau s’intéresse cette semaine à l’avenir de la production d’électricité.
Dans un monde plein d’incertitudes, plein de désillusions, plein de « frottements » entre les peuples, il est cependant une chose qui est vraiment certaine : si on ne fait rien la terre va bouillir !
La faute à qui ? A quoi ? Pourquoi ?
Il n’est pas aisé de répondre aux questions, mais il est peut-être important de regarder aujourd’hui, le plus rapidement possible, les solutions qui peuvent être envisagées. Entre la baisse croissante des surfaces boisées mondiales (moins d’arbres pour absorber le CO2, et plus de dégagement de CO2 en les faisant brûler), la saturation de plus en plus évidente des mers et des océans, et le besoin toujours grandissant d’une énergie de tous les instants, des solutions existent. Nourrir une planète peuplée de plus de sept milliards d’individus est un objectif déjà ambitieux. Les chauffer, ou les rafraîchir, les éclairer, les transporter, est un challenge qu’il faut mettre en oeuvre rapidement. Et ceci dans le cadre d’un prix d’accès raisonnable.
L’électricité sera l’énergie de demain, mais elle devra être propre. Les centrales à charbon ont vécu et il serait bien de ne plus en voir cracher les nuages noirâtres (même si les fumées sont « lavées » avant leur expulsion dans l’air). Les centrales hydrauliques (la fameuse houille blanche !) ont encore de l’avenir ; en France cependant il n’est plus possible d’en construire de nouvelles sans endommager le paysage et la biodiversité du lieu. Le géothermique n’a pas le rendement voulu et ne permet pas de s’affranchir suffisamment des autres sources de production d’électricité. Le gaz ? Entre le CO2 qu’il rejette, les difficultés de transport et les risques économiques dus aux tensions entre les pays traversés par les gazoducs, cette énergie ne peut pas se poser comme la meilleure. Il en est de même pour la biomasse qui reste intéressante d’un point de vue retraitement de déchets polluants (et eux-mêmes générateurs de CO2), mais elle reste locale malgré tout. Le nucléaire reste encore aujourd’hui la meilleure alternative pour une production importante, maîtrisable, au coût bas. Mais depuis 1986 et 2011 il fait peur …
Et les « petites nouvelles ». Très largement subventionnées elles représentent un avenir pour demain. Le solaire par exemple. (« La production électrique connaîtrait sa plus forte croissance de ces dix dernières années (4,5%) avec une augmentation très significative de celle des filières renouvelables (8%) en particulier le solaire photovoltaïque »). L’éolien ensuite, qui a le vent en poupe depuis plusieurs années et qui fait que « La Chine dispose de loin du plus grand parc éolien dans le monde, avec 229,6 GW de capacités éoliennes terrestres et 6,8 GW de capacités offshore installées à fin 2019. (©Mingyang Smart Energy)« .
L’inconnue reste aussi ce que le réseau pourra supporter (transport ou distribution) et comment il saura gérer les baisses, les producteurs d’énergies renouvelables ayant la fâcheuse tendance à ne pas être réguliers et très sensibles au climat et à ses brusques variations.
Pour vous, consommateurs, une chose est sûre : vous allez être loin de ces préoccupations même si vous choisissez d’être un acteur responsable du devenir de notre terre. Vos priorités sont sans doute ailleurs avec l’électricité et le gaz …
SETE … à savoir
Efficacité énergétique : Bruxelles appelle les 27 à tirer profit du plan de relance pour l’Europe
La commissaire européenne à l’Énergie Kadri Simson a déclaré jeudi (22 avril) que les États membres devraient tirer profit de l’enveloppe globale historique de l’UE à 1 800 milliards d’euros pour reconstruire l’Europe de l’après-Covid-19 et investir dans l’efficacité énergétique.
« Il est temps de tirer profit du budget septennal inédit de l’UE et de son plan de relance » pour investir dans l’efficacité énergétique, a fait savoir Kadri Simson lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre portugais de l’Environnement João Pedro Matos Fernandes, à la suite d’un conseil informel des ministres européens de l’Énergie.
« Je suis heureuse d’entendre que l’efficacité énergétique et bien présente dans les plans nationaux de relance provisoires des États membres. Comme souligné auprès des ministres cet engouement devra rester le même dans leur version définitive », a-t-elle déclaré, ajoutant que « des milliers de projets verront le jour grâce à ses plans de relance ».
Mettant en exergue que « le bâtiment est responsable de 40 % de la consommation totale énergétique » de l’UE, la représentante du bloc a avancé que la stratégie européenne « pour une vague de rénovations » pourrait « contribuer de manière considérable à l’accomplissement » des objectifs climatiques pour 2030.